"Personne, sur son lit de mort, n'a jamais exprimé le regret de ne pas avoir passé plus de temps au bureau"

Il semble y avoir une grande différence entre le temps qui passe et la façon dont nous passons le temps. Dans le premier cas, nous sommes face à l'Inévitable, symbolisé par la trotteuse qui avance seconde par seconde sur le cadran de notre montre analogique ou numérique. Dans le second cas, nous sommes dans le domaine du choix : comment et à quoi allons-nous consacrer notre temps ?

Le temps, cette ressource apparemment distribuée démocratiquement dans notre système planétaire puisque partout dans le monde, une journée se compose de 24heures de 60 minutes chacune ! La durée de la journée peut varier en fonction des saisons ou des latitudes. Et pourtant, si vous comptez le nombre de fois où vous entendez quelqu'un dire "Je n'ai pas le temps", il semble que la répartition ne soit pas aussi démocratique que cela ! Et pour couronner le tout, plus nous inventons de moyens pour gagner du temps, moins nous en avons !Malgré les agendas électroniques, les bips de rappel, les ordinateurs ultra-puissants, les téléphones portables, les messages vocaux, les courriels, Facebook, LinkedIn, TikTok et les traducteurs instantanés, certaines personnes se retrouvent à devoir travailler le week-end pour atteindre les objectifs qu'elles se sont fixés ou qui leur ont été fixés !

Et qu'en est-il de la vie dans tout cela ?

Comme le disait Sénèque (- 4 B- 65 AD)

"Personne ne se soucie de bien vivre mais de vivre longtemps, alors que tous peuvent se donner le bonheur de bien vivre, aucun de vivre longtemps".

Au lieu d'être formés par la soi-disant "éducation" que nous avons reçue, nous avons été formatés ! Par notre famille, notre quartier, notre école primaire, notre sexe, notre religion, notre catégorie sociale, nos études secondaires et universitaires, la couleur de notre peau, le racisme, les préjugés, les lieux communs, la bêtise généralisée....

Ainsi, pour certains, le pain doit être gagné à la sueur de notre front, pour d'autres, l'accouchement doit continuer à se faire dans la douleur, pour d'autres, il faut continuer à haïr les juifs qui ont tué Jésus, quant aux arabes, entre les sunnites et les autres, ce sera toujours les chiites...Pour d'autres encore, le temps c'est de l'argent, le monde continue à appartenir à ceux qui se lèvent tôt, "Another day, another dollar". ...

Curieusement, cette valorisation du temps semble être devenue de plus en plus importante, au point de pousser les avionneurs, il y a quelques années, à inventer le Concorde, un avion dont la vitesse était supérieure à celle du son, qui permettait d'arriver à New York avant d'avoir quitté Paris ! Tout cela pour un prix exorbitant, obligeant ceux qui l'utilisaient - ou leurs entreprises - à travailler beaucouppour payer les billets ! J'ai même connu des gens qui faisaient l'aller-retour dans la même journée !

Pour être plus longtemps au bureau ? Ou par snobisme ? Il existe en effet unSnobisme de la personne surchargée de travail, qui n'a jamais le temps ! !! Une forme d'arrogance de la personne indispensable, dont l'entreprise et personne ne peut se passer ! Il est sage pour nous tous de nous rappeler que les cimetières sont pleins de personnes indispensables !

La sagesse radicale dans un monde fou : Les "jours terminaux" de Ricardo Semler

Ricardo Semler (Brésil 1959 - ) est l'un des hommes dont nous parlons dans notre livre "Shapership". Nousl'adorons et le considérons comme un Shaper de la Démocratie Industrielle, un homme qui sait que personne, sur son lit de mort, ne se dira : « j’aurai aimé passer plus de temps au bureau » et qui amis sa vie en quête de la sagesse radicale et d’un acte de foi sur la perte de contrôle pour inventer un nouveau type d’organisation

Un jour, Ricardo Semler, l'inventeur de la démocratie industrielle et de la libre entreprise (au Brésil, dans les années 80) a décidé avec sa femme que le lundi et le jeudi de chaque semaine seraient des jours terminaux, c'est-à-dire deux jours consacrés à faire ce que lui et elle voudraient faire s'ils apprenaient qu'il ne leur restait qu'un temps limité à vivre ! Prendre le temps de vivre et partir sans regrets ! Une forme de Sagesse universelle encore trop peu diffusée démocratiquement ! C'est la Vie qui compte ! Le reste, ce sont des histoires qu'on nous a racontées et qu'on se raconte ! Prenez exemple sur la sagesse radicale de Ricardo ! Ne prenez pas le risque de regretter de ne pas avoir passé assez de temps avec vous-même et avec ceux que vous aimez. Le souvenir que vous laisserez derrière vous sera éternel !

PS :un excellent livre à lire si vous décidez d'améliorer votre maîtrise du temps :"The Seven-Day Weekend : changing the way Work Works" (2004).

Ce n'est pas un livre sur la gestion du temps. Il renverse la sagesse conventionnelle et montre les possibilités infinies de vivre une nouvelle vie basée sur la confiance, la liberté, les règles créatives, l'abandon de l'illusion du contrôle, la domestication de l'EGO et le remplacement de tout cela par la concentration et la liberté au travail. Il ne s'agit pas d'un"nouveau" livre. C'est la "sagesse éternelle des affaires".Plus nécessaire que jamais.